Le Cameroun progresse dans la lutte contre le VIH

Selon les estimations, le Cameroun comptait 480 232 personnes vivant avec le VIH en 2022, avec 9905 nouveaux cas enregistrés cette année-là. Bien qu’il s’agisse toujours d’un problème majeur de santé publique, des progrès encourageants ont été réalisés récemment, notamment une diminution de 50 % de la prévalence du VIH chez les personnes âgées de 15 à 64 ans au cours des 14 dernières années, selon la dernière enquête démographique et de santé 2018 (EDS). La prévalence est passée de 5,4 % en 2004 à 4,3 % en 2011 et à 2,7 % en 2018.

Le Dr Hamsatou Hadja, secrétaire permanente du Comité national de lutte contre le sida du Cameroun, explique que ce recul est dû à une stratégie ciblée. Il explique :

« La lutte contre le VIH s’articule autour d’une vision nationale, qui consiste à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, en réduisant les nouvelles infections, les décès et la stigmatisation associée au VIH »

Le pays est en bonne voie pour atteindre l’objectif mondial « 95-95-95 » : 95% des personnes séropositives connaissent leur statut, 95% de celles qui connaissent leur statut sont sous traitement et 95% de celles qui sont sous antirétroviraux ont une charge virale supprimée. Selon le Comité, les taux en 2022 étaient respectivement de 95,8 %, 92,3 % et 89,2 %.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a soutenu le Cameroun dans ses efforts pour réduire le fardeau du VIH, notamment en formant les travailleurs de la santé. Par exemple, en 2022, l’OMS a déployé des experts en VIH dans 36 établissements de santé de 14 districts sanitaires des régions de l’Est et du Littoral du pays. Environ 200 agents de santé ont reçu une formation sur divers aspects des soins liés au VIH. En outre, plus de 20 000 personnes ont été soumises à un dépistage du VIH et, sur les 590 personnes dont le test était positif, 545 ont été mises sous traitement.

Les prestataires de services sont désormais mieux équipés et plus confiants dans la fourniture de traitements. Sergine Nyaviene, aide-soignante et spécialiste psychosociale au centre de santé catholique de Tigaza, est l’un des professionnels de la santé qui ont bénéficié de la formation de l’OMS. Elle travaille avec des personnes vivant avec le VIH depuis sept ans. « J’ai perdu beaucoup de gens dans ma famille et parmi mes amis à cause du sida. C’est ce qui m’a amenée à choisir une carrière dans le domaine de la santé », explique-t-elle.

Toutefois, la stigmatisation et la discrimination qui entourent la maladie restent un défi majeur, déclare le Dr Tchatchoua, qui souligne que « nous devons sensibiliser les communautés pour qu’elles comprennent que le VIH est une maladie comme une autre, mais qui nécessite une attention médicale ».

Janvier Hassana

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