Présidentielle au Rwanda : Paul Kagame plébiscité pour un quatrième mandat de sept ans
Les Rwanda étaient aux urnes ce lundi 15 juillet 2024 pour élire leur président. À la suite des dépouillement, le Président sortant Paul Kagame est crédité de 99,15% des voix. Le chef de de l’État rwandais et leader du FPR a remercié les Rwandais pour « leur confiance » et s’apprête à entamer son quatrième mandat. Le tout-puissant président rwandais Paul Kagame est plébiscité avec un score de 99,15 % des voix sur 79 % des bulletins dépouillés. Un quatrième mandat ne fait aucun doute pour le chef de l’État sortant, qui dirige le pays depuis 24 ans.
Si cette tendance se confirme, Paul Kagame pourrait réaliser un score encore supérieur à ses 98,79 % de la présidentielle 2017 (après 95,05 % en 2003 et 93,08 % en 2010). Des résultats provisoires complets sont attendus le 20 juillet, avant la proclamation des résultats définitifs le 27 juillet.
Paul Kagame a d’ores et déjà remercié les Rwandais, dans un discours depuis le siège de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR). « Les résultats qui ont été présentés indiquent un score très élevé. Ce ne sont pas que des chiffres, même s’il s’agissait de 100 %, ce ne sont pas que des chiffres. Ces chiffres montrent la confiance et c’est ce qui est le plus important », a-t-il déclaré.
Selon les résultats partiels lus à la télévision nationale par la présidente de la commission électorale Oda Gasinzigwa, ses adversaires, le leader du seul parti d’opposition autorisé Frank Habineza et l’indépendant Philippe Mpayimana, obtiennent respectivement 0,53 % et 0,32 % des voix.
Paul Kagame, 66 ans, jouit d’une forte popularité pour avoir relevé le pays après le génocide, avec une solide croissance (7,2 % de moyenne entre 2012 et 2022) accompagnée d’un développement d’infrastructures et de progrès notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. Près d’un Rwandais sur deux vit toutefois avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Mais le régime Kagame est critiqué pour son ingérence en RDC voisine, où plusieurs milliers de soldats combattent aux côtés du M23 selon un récent rapport de l’ONU, et sa répression des voix dissidentes.
Certains de ses adversaires comme Victoire Ingabire (dont le parti n’est pas officiellement reconnu) n’ont pas pu se présenter à la présidentielle, qui est couplée avec les législatives, où 589 candidats briguent les 80 sièges de la Chambre des députés. Les électeurs en désignent 53 directement. Actuellement, le FPR compte 40 sièges sur 53 et ses alliés 11 sièges. Le Parti démocratique vert de Victor Habineza a 2 députés. Les 27 autres sièges sont réservés par quotas aux femmes, aux jeunes et aux handicapés.
Ils seront attribués ce 16 juillet à des candidats ne se présentant sous aucune bannière partisane : 24 femmes seront élues par les conseillers municipaux et régionaux, deux jeunes par le Conseil national de la jeunesse et un handicapé sera désigné par la Fédération des associations des handicapés.