7e Art: construire une narrative africaine au cinéma

Le Groupe Tioleja Média a organisé lundi 20 janvier 2025 à l’Institut Confucius de l’Université de Lomé, une conférence consacrée au développement de l’industrie cinématographique. Autour du thème : <<Construire une narrative africaine au cinéma>>, la rencontre modérée par Madame Namoin YAO-BAGLO, Maître de conférences à l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) à l’Université de Lomé, a été une occasion pour les organisateurs de s’entretenir avec les étudiants de la Faculté des Lettres, Langues et Arts (FLLA) sur l’importance et la nécessité pour les africains de mettre en valeur les réalités du continent dans leurs productions filmiques.
« Nous sommes à la rencontre des jeunes qu’on considère comme l’avenir. Et pour construire le cinéma, la culture, on a besoin des jeunes. C’est pourquoi cette rencontre a été très importante », a indiqué Madame Yasmina FAGBEMI, productrice, responsable de Tioleja Média.
Partant du constat de la volonté des décideurs togolais en particulier et ceux de l’Afrique en général de faire émerger le cinéma sur le continent, les organisateurs veulent inciter les jeunes à embrasser ce domaine (cinéma) qui regorge tant d’atouts.
« Je suis productrice, la présidente de Tioleja. Mon job est de m’assurer qu’on puisse aller chercher des investisseurs pour créer des projets et aussi dire aux investisseurs que le cinéma est un business autour duquel on peut créer des emplois à travers une industrie touristique qui va faire venir des gens. On n’a pas besoin d’être scénariste ou réalisateur. On peut être un restaurateur, un entrepreneur etc. Il y a toute une industrie qui est là et qui peut se développer autour du cinéma », a-t-elle ajouté, insistant par ailleurs sur l’impérieuse nécessité de construire une narrative africaine au cinéma du continent.
« Notre histoire a été toujours racontée par les chasseurs. Il est temps que nous soyions en mesure de raconter notre propre histoire et de nous en instruire », a-t-elle dit, précisant que <<l’histoire telle que racontée par les chasseurs a été le plus souvent déformée>>.
Pour l’historien, réalisateur et écrivain, Gabriel SOULEYKA, le thème choisi pour cette conférence vise à encourager la jeunesse africaine. <<Il est question surtout de dire que ce n’est pas parce qu’on est au Togo qu’on ne peut pas y arriver. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas des moyens d’autres pays qu’on ne peut pas y arriver. C’est d’abord d’augmenter la qualité artistique, scénaristique. La thématique de notre conférence a consisté à expliquer avec quel budget on peut arriver, avec quels moyens on peut arriver sans considérer que parce qu’on est togolais qu’on n’y arriverait pas>>, a-t-il expliqué.
Dans ses propos, Me WILSON-BAHUN Têtê, président de l’association Acofin, a renchéri, soulignant les atouts dont dispose le continent en général et le Togo en particulier pour le développement du secteur cinématographique. Il a appelé à cet effet les étudiants à savoir saisir les opportunités qui s’offrent à eux. « On peut se développer tout en restant au pays », a-t-il conseillé à son auditoire, tout en assurant de la disponibilité de sa structure à accompagner les bons projets pour leurs réalisations.
M. Gabriel SOULEYKA a exprimé en fin de compte, sa satisfaction au sujet de la réceptivité du public cible et s’est déclaré confiant pour l’avenir.
JKA